Retrouvez les réactions de notre entraîneur Yoann Cabioc’h et de notre pivot Dominique Malonga en conférence de presse après l’élimination de nos Lionnes en quart de finale de playoffs.
Yoann Cabioc’h, coach de LDLC ASVEL Féminin
Quel est votre sentiment général après cette défaite ?
“Je suis extrêmement fier de mon groupe. On a montré des choses hyper intéressantes, déjà sur toute la saison, et ensuite sur ce tour de playoffs. Bien sûr, on aurait voulu que ça se termine avec une qualification et on n’en était pas si loin au final. Mais on est limité par le manque d’expérience, par les rotations. Et autant il y avait beaucoup de frustration à l’issue du match aller, autant aujourd’hui, Basket Landes a été meilleur que nous. Je suis très fier de l’effort des filles.”
Votre équipe était devant à la mi-temps. Elle a plutôt bien maîtrisé les choses, physiquement, dans les impacts. Ce sont des enseignements que vous aviez tirés de ce match aller, où sur la fin, vous n’aviez pas pu répondre à l’intensité physique imposée par Basket Landes ?
“Je trouve que les deux matchs sont assez différents. A la mi-temps du premier match, on était à plus 17 avant que le ton se durcisse. Et à la mi-temps de ce match-là, on n’était qu’à plus 2. Et pour moi, on a beaucoup moins maîtrisé les choses en première mi-temps qu’au match aller. Il y a eu sept ou huit possessions en première mi-temps où l’on n’annonce rien. Je pense qu’on est pris un peu par le contexte à ce moment-là, alors qu’il s’agirait juste de regarder la meneuse de jeu et d’exécuter un peu plus. Et ça, ça nous a desservi, ça nous a empêché d’être à plus 10 à la mi-temps. Mais malgré tout, on était devant, on était cohérents en défense, c’était plutôt intéressant. Après, le manque de rotation a fait mal. Je pense qu’on a des joueuses, comme Dominique Malonga notamment, qui ont joué beaucoup. Et ça, c’est des choix parce qu’on a l’effectif qui est comme ça et que je juge que je dois faire ces choix-là. Mais en l’occurrence, en face, il y a une équipe qui tourne à neuf et ça a pesé à la fin.”
Quel bilan global tirez-vous de cette saison ? Le groupe a progressé comme vous l’espériez, peut-être même au-delà de vos espérances ?
“La lecture victoire-défaite est extrêmement basique. Ce qu’il faut lire, c’est la progression collective et individuelle. Entre le mois de septembre et maintenant, il y a une progression qui est réelle, notamment chez les jeunes. On a commencé ce match avec quatre joueuses de moins de 20 ans face à une équipe d’Euroleague. Et ces joueuses-là ont progressé tout au long de l’année. Elles ont effectué un travail monumental. Avec Claudio Deiana, notre préparateur physique, on a analysé un peu les données chiffrées. On est sur une quantité d’entraînements 30% supérieure aux années précédentes. Et je veux vraiment féliciter les joueuses parce qu’elles ont réussi à tenir ça. On a combattu des idées reçues aussi qui disaient que si on s’entraîne trop, on se blesse, puisque cette année, on n’a eu quasiment aucune blessure musculaire ou articulaire. Les joueuses ont été extrêmement professionnelles pour supporter cette charge d’entraînement inhérente à leur progression. C’est une fierté monumentale. Et pour la première partie de votre question, je dirais que le bilan est très positif. On a disputé une demi-finale de Coupe d’Europe alors que ce n’était pas du tout attendu. On a chahuté l’équipe numéro 2 du championnat lors de ces playoffs en n’étant vraiment pas loin de se qualifier. C’était aussi inattendu aussi avec ce groupe-là. Humainement, il y avait un groupe assez exceptionnel, avec des joueuses qui ont montré une forte envie de progresser et de respecter le maillot. Aujourd’hui, je pense que tous les gens qui sont sortis du Palais des Sports pour voir un match ont été fiers du comportement des joueuses. Et ça, c’était la première mission cette année. Il ne faut pas se tromper, il ne faut pas brûler les étapes. Il y aura d’autres missions par la suite, mais en tout cas, les missions de cette année sont plutôt réussies.”
Et ce soir aussi, le groupe a montré du caractère, a montré du répondant dans un contexte toujours particulier ?
“Oui, parce que par deux ou trois fois, on est mené, on revient, on repasse devant, on a une petite avance etc. Et même quand on pense que Basket Landes va prendre le large, on est là, on fait des stop, on marque deux ou trois paniers. On est toujours un peu dans le match jusqu’à deux minutes de la fin. Et puis on décroche à sept points. Mais je suis persuadé que ce groupe a un avenir, alors pas forcément ensemble, puisque les groupes bougent et qu’avec le basket moderne, c’est compliqué de garder une équipe deux ans de suite. Mais en tout cas, au niveau individuel, les joueuses peuvent être très fières de leur évolution, de leur travail et de leur façon de représenter le maillot.”
Dominique Malonga, joueuse de LDLC ASVEL Féminin
Dominique, quel est votre sentiment après ce match ?
“Je n’ai pas grand chose à ajouter par rapport à ce qu’a dit Yoann. On a beaucoup travaillé cette saison. C’était une saison longue avec beaucoup de joueuses dont c’était la première année en pro et d’autres, qui découvraient le championnat. Et en fait, je pense qu’être dans le bain directement avec une équipe comme on a eue, une organisation comme on a eue, a été très formateur. Cela nous a vraiment formé et forgé pour les années à venir et je pense qu’on peut vraiment être fières de ce qu’on a fait. On ne s’était pas forcément fixé d’objectifs précis au début de la saison parce qu’on savait que c’était un projet de reconstruction, qu’il fallait former des jeunes et faire que ce groupe vive bien. Et finalement, on est allées au-delà de nos espérances. Et forcément, on est tous des compétiteurs, donc c’est dur ce soir. Mais comme Yoann l’a dit, vraiment, ce n’est que de la fierté parce que ce qu’on a montré, c’est incroyable. Même si l’on a perdu, quand je repense à tout ce qu’on a traversé cette saison, je ne peux qu’être contente et fière.”
Qu’est-ce qui vous a manqué ce soir pour pouvoir l’emporter ?
“Je pense qu’on n’a pas autant maîtrisé le match qu’on l’a maîtrisé chez nous. On savait que Basket Landes, c’était physique, c’était le combat. Et aujourd’hui, je pense qu’à ce niveau-là, elles ont gagné. On a notamment parlé du rebond où l’on a été moins performantes. L’issue du match aurait peut-être été différente si l’on avait maîtrisé les rebonds et contrôler mieux nos possessions en attaque. Je pense aussi que Basket Landes avait plus de jus que nous. A titre personnel, ça a été un match compliqué, je ne vais pas le cacher. Je pense qu’à ce niveau-là, c’est vraiment physiquement que la différence s’est faite. Car si l’on parle de basket intrinsèquement, ça se vaut totalement. On a des grosses forces offensives et défensives. Et si on avait eu un peu plus de carburant, puisqu’on craque dans les deux dernières minutes, on aurait peut-être pu faire pencher la balance.”
Vous avez vécu une sacrée saison et une sacrée année avec encore pleins de belles choses qui vous attendent…
“C’est sûr. Et cette saison est l’élément ou au moins un des éléments qui a fait que les choses sont allées de mieux en mieux pour moi, parce que j’ai eu la chance d’être dans une équipe où on m’a donné une place et où on m’a laissée m’exprimer. Et je pense que cette saison m’a permis de vraiment passer un cap. Et c’est ça qui me permet d’atteindre aujourd’hui cette draft WNBA, l’équipe de France, toutes ces hautes sphères finalement. Et je ne peux qu’être reconnaissante de la saison qu’on vient de passer, parce que je pense que sans cette saison, je n’aurais pas passé ces caps. Je n’aurais pas atteint ce niveau, je pense. “