- Pour commencer, pouvez-vous présenter ?
« Alors, je suis Hakima Touazi. J’ai 53 ans. Je suis mariée et maman de trois enfants, qui sont adultes maintenant et j’ai également une petite fille. Côté professionnel, j’ai eu mon BAC dans les années 90 avant de suivre un BTS, assistante de gestion PME-PMI que j’ai arrêté pour m’occuper de mes enfants. J’ai ensuite repris mes études avec les cours du soir tout en travaillant dans l’administratif, l’assistanat. Mais j’ai eu envie de changer et de travailler à mon compte afin d’être un peu plus libre pour pouvoir profiter de ma famille. Sauf qu’il s’agit juste d’une idée reçue (rires) ! Mais j’ai créé mon entreprise en 2004 et depuis, j’ai toujours la tête dans le guidon et je vis en grande partie pour mon travail ! Je n’ai pas réussi à lever la tête. Je vis en partie que pour mon travail. »
- Comment se porte ton entreprise, Bilanis Propreté aujourd’hui ?
« L’entreprise ne se porta pas trop mal ! On est passés d’une toute petite entreprise familiale à une entreprise toujours familiale, mais à une PME, puisqu’aujourd’hui, j’ai plus de 50 salariés. Il faut donc gérer les aléas de chef d’entreprise, d’épouse, de femme et de maman ! Ce n’est pas facile tous les jours, mais je suis bien entourée ! »
- Quel est le secteur d’activité de Bilanis ?
« Bilanis Propreté est une entreprise de nettoyage majoritairement à destination des entreprises. Mais nous travaillons également avec quelques particuliers. Nous sommes déployés à Lyon, sur la métropole et jusqu’à Villefranche ou Givors. »
- Comment s’est noué le partenariat entre Bilanis Propreté et l’ASVEL ?
« Le départ de l’aventure, ce sont mes enfants qui ont commencé le basket au club il y a vingt-cinq ans désormais. Pendant leur évolution au sein de l’ASVEL, ‘ai créé mon entreprise et je me suis progressivement investie au club. Je me suis fait un réseau, j’ai été bénévole dans le club côté garçons. Et de fil en aiguille, je suis passée du club masculin au club féminin avec qui on a noué un partenariat. »
“J’ai toujours eu cette envie d’aider. Aujourd’hui, j’ai pu créer beaucoup d’emplois et je suis fière quand je reprends mon livre du personnel “
- Est-ce que tu as eu l’impression durant ta carrière qu’en tant que femme, de rencontrer plus d’obstacles qu’un homme ?
« Oui, bien sûr et encore aujourd’hui. Alors on va dire encore aujourd’hui, même si c’est moins le cas. Mais c’est sûr qu’il y a vingt ans, pouvoir prendre des résidences de ménage dans une régie, c’était quand même compliqué pour une femme. Il y a toujours ces a priori qui consistent à penser qu’une femme a moins de capacités car elle a une charge mentale plus importante avec la maison et les enfants à gérer. Je me suis pris pas mal de murs au départ, parce que j’étais une femme. J’ai ensuite eu la chance de rencontrer d’autres femmes qui étaient gestionnaires dans les régies ou des assistantes et c’est ce qui m’a permis d’avancer : cette solidarité. Aujourd’hui, je ressens un peu moins cette idée reçue parce que j’ai des collaborateurs et que je suis moins sur le terrain. Je m’occupe surtout de la partie RH et juridique. Mais il y a vingt ans en effet, on me sous-estimait un petit peu, on sous-estimait mes capacités. Finalement, je ne m’en suis pas trop mal sortie, je trouve !
- Qu’est-ce que tu dirais à la petite fille de 10 ans qui ne savait pas encore dans quoi elle bosserait aujourd’hui ?
« Qu’est-ce que je lui dirais ? Je ne vais pas me lancer des fleurs, mais je lui dirais quand même bravo parce que j’ai atteint mes objectifs. J’ai toujours eu cette envie d’aider. J’avais envie de créer des emplois, de pouvoir aider les personnes qui n’arrivaient pas à trouver de travail, peut-être à cause de leur origine, peut-être de leur sexe même. Aujourd’hui, j’ai pu créer beaucoup d’emplois et je suis fière quand je reprends mon livre du personnel avec plusieurs milliers de salariés qui sont passés par Bilanis Propreté. »
- Qu’est-ce qui te plaît aujourd’hui dans ta fonction de chef d’entreprise ?
« Je dirais que tout me plaît parce que j’aime le contact humain, j’aime voir des gens, j’aime aider. Aider, c’est vraiment ce que j’aime le plus, en fait que ce soit sur le plan personnel ou dans le nettoyage. Écouter les gens, pouvoir leur apporter des solutions. C’est surtout ce contact humain qui me plaît, parce que je ne me voyais pas travailler toute seule. Vraiment, tout me plaît dans ce que je fais dans l’entreprise et j’aurais du mal à m’arrêter maintenant. »