Un peu plus d’un mois après les quarts de finale de playoffs qui ont vu nos joueuses s’incliner contre Basket Landes, notre directrice sportive Paoline Salagnac dresse un bilan de la saison sportive de nos Lionnes.
- Un peu plus d’un mois après la fin de saison sportive, quel bilan tires-tu de cette saison 2024-2025 ?
« C’était une saison de reconstruction, avec un nouvel effectif mais aussi un nouveau staff. L’objectif était donc de poser les bases et de lancer une nouvelle dynamique. Globalement, le bilan est très positif. Je suis satisfaite de ce qui a été mis en place, des méthodes de travail, mais aussi des résultats. Bien évidemment, il y a des défaites qu’on aurait pu transformer en victoires, mais cela fait partie de la construction d’une équipe plus jeune. On doit passer par des moments où il y a des désillusions, des déceptions et s’en inspirer pour améliorer les choses et construire pour l’avenir. Donc cette première année, avec cette nouvelle dynamique, ce nouveau staff est une année très satisfaisante. Certes, on perd en quart de finale contre Basket Landes, mais il faut se rappeler la saison qu’a fait Basket Landes, son équipe et son talent. On n’a pas à rougir de cette double-confrontation perdue de peu. En tout cas, on a su montrer tout au long de la saison les valeurs d’engagement, d’abnégation et de travail que l’on veut porter au LDLC ASVEL Féminin. »
- Quelles sont tes satisfactions sur le plan sportif ?
« L’une des satisfactions, c’est évidemment la révélation des jeunes. On voit Aïnhoa qui a intégré le groupe cette année et qui a su tout au long de la saison progresser, prendre du temps de jeu, apporter et grandir. Il y a aussi Téa qui, pour sa première saison en Ligue Féminine et sa première saison en tant que joueuse professionnelle, a progressé tout au long de l’année. C’est une énorme satisfaction parce qu’on est certes là pour performer sportivement parlant et pour décrocher des titres, mais on est aussi là pour permettre à chacune des joueuses de progresser durant l’année et de grandir en tant que joueuse. Dayshanette Harris a aussi vécu sa première expérience à l’étranger. Il y avait une grosse incertitude sur comment elle allait pouvoir s’intégrer et s’adapter à notre jeu, au jeu européen, au championnat de France aussi. Or, on a pu voir son évolution tout au long de l’année. Et c’est forcément une satisfaction en tant que directrice sportive, en tant que staff et en tant que club, de voir des joueuses qui progressent au sein de notre effectif. Forcément, à titre individuel, je retiens aussi à la satisfaction d’avoir deux de nos joueuses draftées en WNBA à la deuxième et à la cinquième place avec Dominique (Malonga) et Juste (Jocyte). Ce sont deux joueuses qu’on a accueillies toutes jeunes, qu’on a vu grandir à nos côtés. Les voir se révéler et performer durant toute la saison, notamment pour Juste qui a su retrouver son niveau après une saison blanche, ça récompense tout le travail qui a été fait depuis des années par ces joueuses bien évidemment, mais aussi par les différents staffs qui les ont encadrées et qui l’ont leur ont permis d’être les joueuses qu’elles sont aujourd’hui. Donc forcément, il y a beaucoup de satisfaction de les voir se révéler sur la scène mondiale. »
- A l’inverse, quels sont les regrets que tu nourris sur cette saison ?
« On pense forcément à la demi-finale d’Eurocup face à Ferrol. C’est à la fois un regret et pour moi c’est peut-être une des plus grosses satisfactions de notre saison que notre parcours en Coupe d’Europe. On fait un parcours parfait en poule, puis on sort Galatasaray, un des prétendants au titre, avant d’éliminer Gérone, un autre gros client de cette Eurocup. Et puis il y a cette demi-finale face à Ferrol… Le regret, c’est ce match à l’extérieur où on est passé à côté. Ce sont des choses qui arrivent dans le sport, peut-être à cause du manque d’expérience de cette équipe qui n’avait pas forcément jusqu’à présent vécu des moments comme ça, ou en tout cas des matchs à très gros enjeux. Et forcément, après avoir perdu de trente points à l’aller, on a beau faire un très bon match chez nous, c’est difficile d’inverser la tendance et ça laisse des regrets parce qu’on a pu voir au Palais des Sports que cette équipe était largement à notre portée. Mais au-delà de la déception de cette demi-finale perdue, je veux retenir notre parcours sur la scène européenne. »
- Un quart de finale de playoffs, une demi-finale d’Eurocup, cela correspond aux objectifs qui étaient fixés en début de saison ?
« Nous n’avions pas fixé d’objectifs précis en termes de résultats en début de saison. Mais même si cette année était une année de reconstruction, on a toujours l’ambition de gagner le plus de matchs possible et d’aller le plus loin possible dans toutes les compétitions et je pense que l’objectif a été rempli. Bien sûr, on voudrait aller encore plus loin et vivre des finales, mais je pense qu’il faut aussi du temps pour construire et cette année sera aussi un enseignement, une base solide qui a été posée pour continuer sur cet élan et faire encore mieux la saison prochaine. »
- Qu’ont permis d’apporter Yoann Cabioc’h et son staff cette saison ?
« Beaucoup de choses parce que si quand on performe, on voit ce qu’il se passe sur le terrain, il y a aussi tout un travail de l’ombre qui se fait au quotidien, dans les entrainements, dans la planification, le travail etc. Et je pense que Yoann et son staff ont apporté beaucoup d’exigence cette année. L’organisation a été un petit peu différente avec des blocs d’entraînement uniques, l’importance du développement physique, du développement individuel, mais aussi l’utilisation de l’outil vidéo. Autant de paramètres poussés à leur extrême pour essayer d’atteindre cette performance et pour donner un maximum d’outils aux joueuses pour exceller. Donc c’est vrai que l’exigence et le travail ont été les maître mots cette année pour impulser une nouvelle dynamique et pour accompagner cette jeune équipe dans son développement. »
- L’un des objectifs était de construire une culture club cette saison. L’objectif est atteint ?
« Bien sûr, je pense que cette année, on a vraiment réussi, il a réussi, à faire que cette équipe incarne les valeurs du club sur le terrain comme en dehors. Et ça, c’est une vraie fierté parce que c’est important que chaque joueuse passée ici ou qui arrivera sur les prochaines saisons porte ce maillot et porte le nom de l’ASVEL Féminin avec les valeurs que l’on veut transmettre. J’ai toujours dit qu’on pouvait perdre, qu’on pouvait échouer, mais en revanche, il y a toujours la manière et les valeurs que l’on affiche. Et cette année, j’ai vu une équipe qui s’est battue, qui a porté fièrement ce maillot et en cela, je suis totalement reconnaissante au staff qui a également su faire ruisseler les valeurs du club à mission sur le groupe au quotidien. »
- La saison a également été marquée par notre arrivée au Palais des Sports, quel bilan en tires-tu après ces quelques mois passés là-bas ?
« Ca a été un gros chamboulement ! On attendait cette arrivée avec impatience. Intégrer le Palais des Sports était un projet qui était dans les têtes de Marie-Sophie (Obama) et d’Esther (Bottalico) depuis depuis longtemps, mais c’était aussi un gros challenge pour nous. Forcément il y avait de l’incertitude, mais je pense que l’un des déclencheurs a été ce premier match. Ce premier match au Palais avec cette salle pleine, ces 5400 personnes, cette victoire quasiment dans les derniers instants face à Villeneuve d’Ascq. Je pense que tout était réuni pour faire en sorte que cette arrivée au Palais soit positive pour notre environnement, notre écosystème, pour les fans, pour les partenaires, mais aussi pour les joueuses. Parce qu’on sait que ce n’est jamais évident d’arriver dans une nouvelle salle, d’avoir des nouveaux repères en cours de saison. Mais de commencer dans une ambiance comme celle-là et avec la victoire, ça a lancé aussi une bonne dynamique, d’autant que quelques jours après, on on a pu reproduire cela face à Galatasaray. Donc forcément, c’est des souvenirs et des émotions qui font que de suite, on s’est approprié les lieux. En terme d’affluence, je pense que, comme sportivement, on peut toujours progresser et c’est aussi le challenge qui nous motive au quotidien. Mais sur cette première, ces quatre premiers mois, on voit que les gens ont adhéré. Notre affluence a toujours été plus importante que ce qu’on pouvait faire à Mado Bonnet, donc ce sont des éléments sur lesquels il faut s’appuyer pour la saison prochaine afin d’arriver à faire en sorte que de plus en plus de personnes veuillent venir découvrir le basket féminin, ou de continuer à le soutenir. Et ça c’est aussi une de nos ambitions la saison prochaine : de faire de cet outil aussi un levier pour mettre en lumière le sport féminin. Et c’est aussi la raison pour laquelle la ville de Lyon nous a permis d’intégrer ce Palais et de bénéficier de cet outil exceptionnel.”
