Directrice sportive du centre de formation de LDLC ASVEL Féminin, Johanne Gomis dresse un bilan en demi-teinte de la saison 2023-2024.
Johanne, pour commencer par l’actualité, vous avez pris la décision de ne pas poursuivre l’aventure avec Simona Soda, responsable du centre de formation la saison à venir, pouvez-vous revenir sur cette décision ?
« Nous avons en effet trouvé un accord ensemble parce que la décision a été motivée par Simona. On avait plutôt envie de construire quelque chose au travers de l’héritage que Fred Berger avait laissé. Et ça s’est avéré bien plus compliqué qu’on imaginait. Aujourd’hui, Simona ne s’y retrouvait pas, nous ne nous y retrouvions pas et nous avons donc mis fin au contrat de Simona, à qui l’on souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière d’entraîneur. Elle a fait de belles choses et peut se féliciter de toutes les jeunes qu’on a pu voir évoluer avec les pros cette année et de son bilan sportif intéressant. »
D’un point de vue global, quel bilan tires-tu de la saison du centre de formation ?
« L’objectif du centre de formation est évidemment de former un maximum de joueuses et de les préparer à évoluer dans le monde professionnel. On avait aussi fixé des objectifs de résultats collectifs avec la Coupe de France et le fait d’inscrire les U18 élite et la NF2 parmi les meilleurs centres de formation, sans objectif de résultat particulier. Après 25 ans de collaboration avec Fred Berger, il fallait reconstruire avec une nouvelle équipe, donc les résultats sportifs sont forcément un peu mitigés. Cependant on se félicite du fait d’avoir vu toutes nos premières années évoluer et progresser énormément sur le championnat U 18 élite et de voir certaines jeunes joueuses comme Aïnhoa Risacher évoluer avec les pros sans démériter. D’un point de vue collectif donc, le bilan n’est pas à la hauteur de ce qu’on espérait, cependant, d’un point de vue individuel, on est assez content de l’évolution des filles. »
i on descend un petit peu dans les catégories, la satisfaction est le titre de championne de France des U15 ?
« Oui, c’est une grosse satisfaction ! Cela faisait de nombreuses années que ce n’était pas arrivé au club ! Sur la catégorie U 15, une importante partie du travail auprès de certaines joueuses est fait par le pôle. Donc on peut aussi se féliciter de nos institutions qui font un travail remarquable avec les joueuses. Et le reste de l’effectif qui n’est pas au pôle a su apporter afin de permettre à cette équipe de remporter ce titre de champion de France pour lequel nous n’étions pas favoris, car il y a de gros morceaux dans cette catégorie à l’image de Marne-la-Vallée qu’on a rencontré en demi-finale. Je suis satisfaite des choix que l’on a pu faire en confiant à Patrick Hadji cette catégorie pour la première fois. Il a fait un parcours remarquable avec ses joueuses, dans tous les aspects : de l’entraînement, de l’accompagnement et sportivement évidemment avec le titre en guise de récompense. C’est un titre qui fait chaud au cœur pour notre président Sernin Marichal du FC Lyon qui ne rate jamais un match de cette catégorie. »
Si tu devais mettre une autre équipe du club en valeur, laquelle serait-ce ?
« Je suis très contente ce qu’ont montré nos U13 qui sont réparties en trois équipes et qui ont également réussi de belles performances. On a un vivier de jeunes filles qui travaillent bien et dont certaines seront bientôt intégrées au pôle. Elles se sont hissées jusqu’en finale et l’ont perdue d’un point. Dans cette catégorie, nous ne sommes pas dans un système de performance. Ce sont des jeunes filles qui prennent du plaisir et qui s’investissent. Aujourd’hui le basket est important pour la ville de Lyon, important pour le FC Lyon, mais il est d’abord important pour ces jeunes filles afin de trouver un équilibre dans leur vie, d’apprendre cette notion de de sport pour tous, de sport pour elles. Aujourd’hui, le FCL c’est environ 240 licenciées et l’équipe U13 est au cœur des fondements du club. Les trois équipes ont performé cette année et on a une relève assez incroyable qui arrive et qui se bat. »
Tu en parlais, mais l’autre grande satisfaction, c’est l’éclosion des espoirs qui, en raison des blessures notamment, ont eu leur chance avec l’équipe professionnelle.
« Oui, la saison a été compliquée pour les pros avec cette cascade de blessures ! Après, au vu de l’engagement de LDLC ASVEL Féminin auprès du centre de formation, on se réjouit tous de voir qu’il y a un vivier de jeunes joueuses qui travaillent et sont prêtes à venir donner un coup de main ici et là et à qui on peut prédire un avenir en Ligue Féminine. Finalement, il y avait un peu deux matchs dans le match en ce qui me concerne avec cette volonté de voir les pros gagner et d’espérer que nos jeunes puissent s’épanouir et jouer un rôle dans cette équipe. A l’image de Justine Mouyokolo qui aujourd’hui a signé son premier contrat professionnel, mais aussi d’Aïcha qui revenait d’un croisé et qui aujourd’hui a un projet très intéressant ou encore de Maëlys qui va avoir un rôle important dans une autre équipe professionnelle. Je trouve ça très encourageant et très valorisant pour la politique sportive qui est mise en place au sein de LDLC ASVEL Féminin et du FCL. »
Aïnhoa Risacher devrait également intégrer l’équipe première progressivement ?
« Oui, c’est toujours compliqué d’intégrer des joueuses à temps plein, d’autant qu’Aïnhoa aura beaucoup d’échéances importantes l’année prochaine avec le baccalauréat notamment. Il n’empêche que c’est une année de transition où elle peut intégrer l’équipe première et avoir un rôle intéressant. Et si ce n’est pas le cas, elle aura toujours la possibilité de s’épanouir avec le centre de formation. Aïnhoa est un exemple pour beaucoup de jeunes filles parce que c’est vraiment une jeune joueuse brillante, brillante dans la vie, brillante sur le terrain et brillante évidemment au niveau de ses aptitudes. C’est une jeune fille qui est dans les radars depuis très longtemps, que ce soit au niveau national ou au club. Donc aujourd’hui c’est presque sans surprise qu’elle va pouvoir intégrer le groupe pro l’année prochaine. Il y a beaucoup de choses dans son ADN, mais on peut quand même se féliciter de l’accompagnement qu’on a su lui offrir et de l’accompagner palier par palier. »